L’origine E.T. du célèbre signal Wow! est toujours crédible !

19/06/2017

signalwow

Un article de Laurent Sacco

Journaliste

Une publication acceptée dans un journal a priori crédible quant à l’origine du fameux signal « Wow! » détecté en 1977 a conduit à un petit emballement médiatique la semaine dernière. Finalement, l’étude signée d’un amateur diplômé ne prouve en rien que le signal provient du nuage d’hydrogène généré par une comète. Il est toujours permis de penser qu’il s’agissait en réalité d’une communication interstellaire extraterrestre avec la fameuse raie à 21 cm de l’hydrogène.

  • Le signal « Wow! » est un pic d’ondes radio dans une bande étroite centrée sur la fréquence de 1.420 mégahertz, c’est-à-dire là où se trouve la fameuse raie à 21 cm de l’hydrogène, capté en 1977 par le radiotélescope Big Ear du programme Seti.

  • Il y a de bonnes raisons de penser que c’est la fréquence des communications interstellaires entre civilisations par ondes radio. Aucune interprétation convaincante du signal Wow! à partir d’un phénomène astronomique n’a encore été trouvée.

  • De nouvelles observations semblaient accréditer l’hypothèse que ce signal provenait en réalité d’un nuage d’hydrogène entourant une comète. Mais des experts, comme le radioastronome Jacques Crovisier, sont plus que sceptiques.

La semaine dernière, une information est devenue virale dans la presse. Elle semblait sérieuse du fait qu’elle avait été publiée dans un journal scientifique a priori crédible, bien que peu connu et avec peu d’impact dans la communauté scientifique. L’astronome amateur Antonio Paris y annonçait qu’il avait probablement résolu l’énigme du fameux signal « Wow! » capté en 1977 par l’un des radiotélescopes du programme Seti, lequel, rappelons-le, se propose de découvrir des civilisations E.T. via leurs émissions dans le domaine radio.

L’une des hypothèses à la base de ce programme est que des civilisations technologiquement avancées ont tout intérêt à faire des communications interstellaires dans ce domaine autour d’une fréquence bien particulière associée à une raie d’émission de l’atome d’hydrogène. Les radioastronomes la décrivent aussi en termes d’une longueur d’onde qu’ils utilisent également pour cartographier la Voie lactée et ses nuages d’hydrogène, c’est pourquoi ils se comprennent instantanément entre eux lorsqu’ils utilisent le terme de « raie à 21 cm de l’hydrogène ».

En 1977, un pic intense d’émission à cette longueur d’onde avait été capté durant 72 secondes. La nature de la source de ce signal est restée jusqu’à présent mystérieuse (on ne fait pas des transmissions à cette longueur d’onde sur Terre par exemple, ce qui élimine l’hypothèse d’une interférence humaine) et il était donc permis de croire que la Terre était passée par inadvertance dans le faisceau d’une communication interstellaire…, qui sait ?, peut-être entre deux super IA extraterrestres.

L’article d’Antonio Paris a douché cette croyance car selon ses travaux, le signal aurait été causé par le nuage d’hydrogène de grande taille entourant la chevelure d’une comète dont on ignorait l’existence à l’époque et qui a été détectée seulement dans les années 2000 : 266/P Christensen.

Les comètes et la raie à 21 cm de l’hydrogène

Pour savoir ce qu’il fallait penser de cette annonce, Futura s’était tourné vers la représentante en France de la Seti League : Élisabeth Piotelat. Sa première réaction à chaud était prudente (voir l’article plus bas et aussi ses derniers commentaires sur son blog).

Élisabeth Piotelat nous avait ensuite recommandé de prendre l’avis de radioastronomes français, experts reconnus des comètes et des molécules qu’elles libèrent sous l’action du rayonnement solaire. En effet, on sait depuis longtemps qu’il existe des nuages d’hydrogène autour des comètes car ils ont été détectés par leurs émissions dans le domaine de l’ultraviolet. D’abord en 1969 avec la comète Tago-Sato-Kosaka puis d’autres comme celle de Kohoutek et d’Hale-Bopp. Mais quid de la détection de la raie à 21 cm ?

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